La complainte de la paire de running abandonnée
Voilà déjà cinq mois, je crois,
Ou peut-être six, je ne sais pas,
Que je suis dans ce placard,
Tout au fond dans le noir.
Dès que j’entends la porte s’ouvrir,
J’espère, je frétille,
J’y crois, je m’émoustille,
Cà y est je vais enfin sortir…
Retrouver l’air, la liberté,
Un sol ferme et doux,
Peut-être la neige, la boue,
Peu importe en réalité
Mais la porte chaque fois
Se referme sur mes rêves
Et je me demande pourquoi
Pourquoi une si longue trêve ?
Voilà déjà cinq mois, je crois,
Ou peut-être six, je ne sais pas,
Que je suis dans ce placard,
Tout au fond dans le noir.
Comment peut-elle avoir tout oublié ?
Les jolis chemins que nous prenions ensemble ?
Les beaux paysages qui jamais ne se ressemblent ?
Le calme, la sérénité, la liberté ?
Un bruit… à nouveau, la porte s’ouvre,
Peut-être cette fois, sa main va me saisir
Et nous allons toutes deux repartir :
Le monde attend qu’on le découvre !
Je promets d’être sage, douce,
De ne pas blesser ses pieds…
Pour le simple plaisir de retrouver la mousse…
Mais la porte s’est déjà refermée.
Voilà déjà cinq mois, je crois,
Ou peut-être six, je ne sais pas,
Que je suis dans ce placard,
Tout au fond dans le noir.
Le temps est long et je m’ennuie
Jamais sa main ne se tend vers moi,
Jamais son regard ne se pose sur moi,
Peut-être qu’elle m’évite, me fuit ?
Aujourd’hui cependant j’ai crû voir
Un œil glisser vers le fond de l’armoire,
J’ai entendu un soupir… Oui !
Et si je lui manquais aussi ?
NB : ne vous inquiétez pas, je n'ai pas encore tout à fait perdu la tête... mais oui, çà me manque !
On a bien le droit de ne pas se prendre au sérieux, non ?!